Le 17 juin 2024, les ministres de l'Environnement des États membres de l'UE ont adopté un nouveau règlement sur la restauration de la nature. Cela a été précédé d'un débat houleux au cours duquel, en mars, les Pays-Bas ont retiré leur soutien sur la base d'une proposition parlementaire, les députés néerlandais estimant que les objectifs étaient irréalisables et souhaitaient d'abord respecter les engagements existants. Néanmoins, le soutien inattendu de l'Autriche a permis l'approbation du règlement. Que signifie cette acceptation pour la pratique ?
L'introduction du règlement répond au déclin grave et continu de la nature en Europe. Les évaluations montrent que seuls 15 habitats % sont en bon état, tandis que 45 habitats % ont un état de conservation modérément défavorable et 36 % un état de conservation médiocre. La situation aux Pays-Bas est encore pire : environ 90 types d'habitats % et 75 espèces % présentent un état défavorable, tandis que seuls 21 habitats % et 14 espèces % affichent une tendance positive.
Les politiques existantes, notamment les directives Oiseaux et Habitats et la Directive-cadre sur l'eau, établissent déjà des obligations de maintenir et de restaurer les habitats naturels, les espèces et la qualité de l'eau. Les États membres doivent veiller à ce que la qualité de ces ressources naturelles ne se détériore pas.
Le nouveau règlement clarifie ces obligations, en précisant les lieux et dates spécifiques où et quand des mesures doivent être prises pour améliorer l'état de conservation. Il fixe les dates et les objectifs qu'ils souhaitent atteindre en restaurant au moins 20 % de zones terrestres et marines de l'Union d'ici 2030 et tous les écosystèmes nécessaires d'ici 2050. Il contient également des obligations de restaurer les types d'habitats et d'empêcher leur détérioration s'ils atteignent un état satisfaisant.
Les États membres doivent soumettre un projet de plan national de relance à la Commission dans les deux ans suivant l'entrée en vigueur du règlement. Ce plan devra contenir une évaluation de l'état des écosystèmes, une description des mesures de restauration, un calendrier de mise en œuvre, un plan de suivi et de financement.
Les Pays-Bas ont estimé que la réalisation des objectifs du règlement nécessiterait des investissements d'environ 76 milliards d'euros, tandis que les coûts sociétaux de la non-mise en œuvre sont estimés à au moins 129 milliards d'euros. L'espace étant rare aux Pays-Bas, la mise en œuvre de la loi nécessitera des décisions plus précises sur l'utilisation de l'espace, qui pourraient également affecter les activités existantes. L’intérêt pour la restauration de la nature occupera une place plus centrale dans l’octroi de permis. (Co2AI)